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Vidéo d’une conférencière (Capt Kathleen Soucy) présentant une allocution pour un auditoire adulte

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Transcription

J'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui à l'occasion de la Semaine des vétérans.

Je suis le capitaine Kathleen Soucy et je suis fière de servir en tant qu'officier des affaires publiques au sein des Forces armées canadiennes.

Aujourd'hui, j'ai le grand honneur de vous parler du sacrifice remarquable que nos militaires ont fait pour le Canada et pour chacun d'entre nous.

Risquer sa vie pour celle d'autrui est le plus grand sacrifice qui soit. Nos vétérans ont fait ce sacrifice.

Ils sont une source d'inspiration pour les militaires actuellement en service.

Nous devons nous rappeler des histoires de courage et d'altruisme de nos vétérans, car c'est grâce à eux que nous pouvons aujourd'hui vivre dans la paix et la liberté.

Le fait de raconter leurs histoires illustre notre gratitude et contribue à atteindre l'objectif important de transmettre leur héritage.

Il existe une très longue et riche histoire de service et de sacrifice des membres des Forces armées canadiennes.

Mais comme 2019 est une année marquante, je vais me concentrer sur trois grands anniversaires soulignés cette année.

Le premier est le 75e anniversaire du Jour J et de la bataille de Normandie.

Nous célébrons aussi cette année le 70e anniversaire de la création de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord ainsi que le 5e anniversaire de la fin de la mission du Canada en Afghanistan.

Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de certaines personnes qui ont servi le Canada et qui se sont battues pour défendre nos valeurs canadiennes pendant ces périodes.

Je vous présente Arnott England. Arnott venait de Tabusintac, un petit village tranquille du Nouveau-Brunswick.

Il y a 75 ans, au petit matin le 6 juin, âgé de seulement 21 ans, il traversait la Manche pour se rendre en France où il participait au grand débarquement qu'on connaît aujourd'hui comme le fameux Jour J.

Mettez-vous dans la peau d'Arnott. Il ignorait comment et quand la brutale occupation nazie de l'Europe prendrait fin. Pouvait-il savoir que le cours de la Seconde Guerre mondiale allait changer ce jour-là?

Les Alliés ont passé des années à planifier soigneusement cette attaque-surprise.

Ils avaient mobilisé tellement de navires et d'avions pour le Jour J que la Manche fourmillait de navires et que le ciel au-dessus d'Arnott était chargé d'obus et d'avions de guerre.

Les troupes alliées participant au débarquement comptaient 150 000 personnes, ce qui est énorme. Du nombre, 14 000 étaient Canadiens.

Arnott et les autres savaient que cette mission ne pouvait pas échouer. S'ils ne gagnaient pas sur toute la ligne, ce serait désastreux pour les Alliés.

Ils savaient que les contingents canadiens, britanniques et américains avaient chacun une partie de la côte de Normandie en France à reprendre aux nazis ce jour-là. Ils savaient aussi qu'ils seraient nombreux à ne pas rentrer à la maison.

Arnott se dirigeait vers Juno Beach où les Canadiens devaient pénétrer dans le bastion des Allemands.

Imaginez qu'après avoir effectué la traversée, vous arrivez devant une forteresse nazie protégée par différents moyens, y compris des mines terrestres, du barbelé, de l'artillerie, des mitrailleuses et des milliers de soldats ennemis.

Le défi était clair, car deux ans auparavant, une force principalement canadienne qui avait mis à l'essai les moyens de défense allemands à Dieppe avait subi des pertes horribles.

Cette fois-ci, Arnott et les autres Canadiens devaient faire preuve du même courage et remporter une victoire éclatante.

Au début de l'attaque, certains étaient trempés et malades en raison des grandes vagues qui secouaient l'engin de débarquement.

Certains avaient de l'eau jusqu'au cou pour se rendre à la plage sous des tirs nourris et tentaient désespérément de tenir leur arme au-dessus de leur tête pour qu'elle reste au sec et fonctionne.

Ils ont tous avancé malgré le fait que les cadavres d'autres soldats, parfois des hommes qu'ils connaissaient, flottaient dans l'eau et étaient étendus sur le sable.

359 Canadiens ont fait le sacrifice ultime ce jour-là. Pendant qu'Arnott et ses compagnons d'armes poussaient les Allemands à s'éloigner de la plage, d'autres Canadiens attaquaient l'ennemi depuis les airs.

Voici Jan de Vries qui a quitté les Pays-Bas en 1930 afin d'immigrer avec sa famille à Scarborough en Ontario pour vivre une vie meilleure au Canada.

Mais le Jour J, il était de retour en Europe. Arrivez-vous à imaginer à 20 ans sauter en parachute dans le noir à partir d'un avion volant au-dessus de territoires nazis en portant sur son dos 80 livres d'équipement?

Malgré les lourdes pertes, Jan et les 450 autres soldats du 1er Bataillon canadien de parachutistes ont défendu le flanc est de la zone protégée par les Alliés des contre-attaques des Allemands.

Pour Arnott et Jan, la prochaine étape de l'invasion était l'éreintante avancée des Alliés dans les terres pour reprendre la région de la Normandie aux Allemands.

Ils ont tous deux survécu, mais plus de 5000 Canadiens ont été tués et 13 000 blessés.

Le Jour J, Arnott, Jan et les autres Canadiens ont réussi à renverser le cours de la guerre. C'était le début de la fin pour les puissances de l'Axe.

Aujourd'hui encore, les pays libérés du nord-ouest de l'Europe honorent les Canadiens qui ont aidé à recouvrer leur liberté.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale a pris fin, plus de 1 million de Canadiens sur une population totale de seulement 11 millions avaient participé à la lutte contre la tyrannie.

45 000 Canadiens y ont perdu la vie, ce qui a plongé dans le deuil des familles de partout au pays. Tant de Canadiens ont contribué à instaurer la paix et c'est leur sacrifice qui nous permet de vivre en paix aujourd'hui.

Grâce au succès de l'armée canadienne sur le champ de bataille pendant la Seconde Guerre mondiale, le Canada a gagné le respect d'autres pays et a obtenu un rôle de plus grande importance dans le monde.

Ce n'est que quelques années plus tard que le Canada s'est engagé de nouveau à défendre la paix et la liberté, là encore en Europe. Il vous surprendra peut-être d'apprendre que cet engagement existe encore aujourd'hui.

Il est difficile de saisir l'essence de 70 ans en utilisant une ou deux images, mais je crois que ces deux photographies permettent de le faire plutôt bien.

L'image de gauche représente le soldat Gregory Holopina et celle de droite le commodore Josée Kurtz qui ont tous deux apporté une contribution importante à l'OTAN au nom du Canada.

C'est en 1949 que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, mieux connue comme l'OTAN, a été fondée. L'OTAN a été créée il y a 70 ans parce que les pays démocratiques de l'Europe se trouvaient dans une situation de confrontation militarisée avec l'Union soviétique et ses alliés communistes.

Confrontées à cette guerre froide complexe et dangereuse, les démocraties nord-américaines et européennes se sont unies pour conclure un pacte de défense collective.

Les pays de l'OTAN ont convenu de protéger leurs valeurs communes de démocratie, de liberté individuelle et de primauté du droit et de maintenir la paix et la stabilité dans la région de l'Atlantique Nord. Nous faisons ce travail important depuis lors.

Nous sommes tous plus en sécurité lorsque nos alliés et nos voisins le sont.

Nous savons que les menaces à notre sécurité n'ont pas de frontière. C'est pourquoi le Canada a participé à toutes les opérations de l'OTAN depuis la création de celle-ci et continue de le faire.

Des centaines de milliers de soldats, de marins et d'aviateurs canadiens ont servi en Europe aux côtés de leurs collègues de l'OTAN pendant la guerre froide.

Après la guerre froide, le personnel militaire canadien a été invité à relever de nouveaux défis en faveur de la paix, de la liberté et de la démocratie.

Cela me ramène au soldat Christopher Gregory Holopina de Russell au Manitoba. Il faisait partie des dizaines de milliers de Canadiens envoyés par l'OTAN dans les années 1990 pour stabiliser l'ancienne Yougoslavie après qu'elle ait été déchirée par une guerre ethnique.

Le sapeur Holopina, dont le métier est mieux connu comme démineur, était en Bosnie pour aller secourir 11 soldats britanniques pris au piège dans un champ de mines lorsque le véhicule blindé dans lequel il se trouvait s'est renversé, le tuant et blessant ses autres soldats.

J'estime que la photo du sapeur Holopina est à sa place à côté de celle du commodore Josée Kurtz.

Le commodore Kurtz de Joliette au Québec commande actuellement le Deuxième groupe maritime permanent OTAN. Il s'agit d'un groupe opérationnel naval composé de quatre navires de guerre multinationaux, y compris notre propre frégate, le NCSM Toronto, comptant 240 membres d'équipage.

La nomination du commodore Kurtz au commandement de l'OTAN illustre l'efficacité opérationnelle et le leadership des Forces armées canadiennes qui s'appuient sur l'ensemble des forces et la diversité de la population canadienne.

Ce groupe patrouille dans la mer Noire et dissuade toute agression dans le cadre de l'opération Réassurance pour maintenir la stabilité et la sécurité en Europe centrale et en Europe orientale.

Je les utilise tous les deux comme modèles illustrant la nature de l'OTAN, car au cours de leur carrière respective, ils se sont tous deux consacrés à la défense des valeurs canadiennes de la paix et de la liberté, y compris par l'entremise de leur service exceptionnel au sein de l'OTAN.

Ils représentent nos compatriotes canadiens qui ont contribué à faire de l'OTAN l'alliance politique et militaire la plus fructueuse de l'histoire dans le passé, le présent et l'avenir.

Le troisième anniversaire important que nous soulignons cette année découle des attentats du 11 septembre 2001.

Dans la foulée de ces attentats, le Canada s'est joint à la mission visant à éliminer la menace terroriste en Afghanistan et à apporter la paix et la stabilité à ses citoyens.

Il s'agit du plus grand déploiement de troupes canadiennes depuis la Seconde Guerre mondiale et il a pris fin il y a cinq ans seulement.

La capitaine Nichola Goddard faisait partie des 40 000 Canadiens ayant pris part à cette mission.

Elle était connue comme une personne ayant un sens aigu du devoir qui se consacrait à la mission. Elle assumait le rôle d'officier observateur avancé et identifiait des cibles à partir du dessus de son véhicule blindé. Pouvez-vous imaginer le courage que ça prend? C'est l'un des emplois les plus dangereux au sein de l'armée.

Pendant une embuscade sur son convoi, elle a demandé un appui d'artillerie, ce qui l'a exposée à de grands risques et c'est malheureusement pendant cette même embuscade qu'elle a été tuée par un tir ennemi.

Toujours en Afghanistan, nos troupes, comme le capitaine Goddard, ont assumé leur fonction avec un niveau de courage qui a permis au Canada d'obtenir la reconnaissance de nos alliés et de gagner du respect sur la scène mondiale.

Pensez au courage dont a dû faire preuve le sergent Patrick Tower pour prendre en charge un peloton qui subissait une attaque ennemie.

Le caporal Christopher Reid, le caporal Bryce Keller, le sergent Vaughan Ingram et le soldat Kevin Dallaire ont été tués dans l'attaque et les camarades du sergent Tower, y compris les neuf blessés, étaient immobilisés. Il lui appartenait de prendre l'initiative de diriger le peloton.

Sous des tirs constants d'armes légères et de grenades propulsées par fusées, dans une chaleur accablante et portant 70 livres d'équipement sur son dos, le sergent Tower a parcouru 150 mètres à la course sur un terrain découvert pour aller rejoindre ses compagnons d'armes.

Ils étaient beaucoup moins nombreux, mais il a assuré leur coordination et défendu leur position jusqu'à ce que des véhicules blindés viennent les chercher pour les conduire à un endroit où ils seraient en sécurité.

Pour son service exceptionnel, le sergent Tower a reçu à juste titre l'Étoile de la vaillance militaire du Canada. C'est un honneur hautement mérité.

Cette année, dans le cadre de nos activités commémoratives, de nombreux membres des Forces armées canadiennes actuellement en service et des nombreux membres de familles et amis de notre personnel militaire et de nos vétérans qui ont servi en Afghanistan auront cette mission à l'esprit à l'occasion du jour du Souvenir.

Les Forces armées canadiennes ont perdu 158 militaires dans la guerre en Afghanistan. Nous avons aussi perdu 7 civils canadiens et 40 soldats américains qui sont décédés alors qu'ils étaient sous le commandement du Canada.

Cette année, comme par le passé, certains membres du personnel militaire se rendront avec des dizaines de milliers d'autres Canadiens au Monument commémoratif de guerre du Canada situé à Ottawa pour se souvenir de ces personnes et de tous nos vétérans à l'occasion de la cérémonie du jour du Souvenir, une cérémonie nationale annuelle.

De nombreux Canadiens participeront au programme Écrivez aux militaires afin de remercier nos vétérans pour leur service, de remercier nos militaires actuellement déployés à l'étranger ou pour les remercier de l'aide qu'ils apportent lorsque surviennent des catastrophes chez nous comme des inondations et des incendies de forêt.

Partout au pays, des enseignants intégreront le jour du Souvenir et notre histoire militaire dans leur plan de cours. Certains élèves vont même emprunter une botte de combat ayant servi à commémorer la victoire emblématique du Canada à la crête de Vimy au cours de la Première Guerre mondiale.

De nombreux Canadiens iront voir des monuments commémoratifs et visiteront des musées partout au pays et dans le monde pour y déposer une couronne ou observer un moment de silence.

Il existe de nombreuses façons de nous souvenir des sacrifices qu'ont faits nos vétérans et de garder leur héritage en vie.

Ce qui importe réellement est de choisir de se souvenir et de ne jamais oublier.

Merci d'avoir choisi d'honorer avec moi la mémoire de nos vétérans.

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